vendredi 27 novembre 2015

Atelier #4 - (nouvelles ?) formes d'être ensemble

Séance proposée par Katya Montaignac en dialogue avec Marie Claire Forté

Depuis une quinzaine d’années, le regain des formes collaboratives au sein du milieu chorégraphique permet l’émergence de nouvelles formes de création. Se combinent dans ce geste à la fois un épuisement de la danse d’auteur et l’actualisation de modes de partage typiques de notre époque (pear to pear, mise en réseaux etc.) afin de repenser l’être ensemble aujourd'hui à travers une redistribution des rôles engagés dans l'expérience même du spectacle vivant.

Ces formes de collaboration sont particulièrement lisibles dans le travail de Public Recordings où l’être ensemble devient le sujet même de l’œuvre, incluant le spectateur dans un partage de l’espace, du temps et de l’expérience. Quels regards sur la danse induisent ces formes de travail, tant chez le danseur que chez le spectateur ?
Dans All Together Now (2008), un groupe part en quête de cohésion par le biais d’anciens et de nouveaux rituels. Ils passent par des crises profondes, mais font également la fête. Des cadeaux inattendus leur parviennent. De petits miracles. artistic direction Meg Stuart | created and performed by Francisco Camacho, Hermann Heisig, Kotomi Nishiwaki, Sabile Rasiti, Frank Willens, Sigal Zouk | dramaturgy Bart Van den Eynde | installation Doris Dziersk | text Tim Etchells and Damaged Goods | costumes Jean-Paul Lespagnard | sound Douglas Henderson | light design Jan Maertens | video & visual material Vladimir Miller |  | production Damaged Goods (Brussels)

Lundi 30 novembre 2015 de 18h à 21h au département de danse de l'UQAM à Montréal (métro Sherbrooke au 840, rue Cherrier, local K-3105).


Lire aussi :

Marie Claire Forté

Marie Claire Forté
Photo : Aaron Mckenzie Fraser
Marie Claire aime penser qu’on peut toujours élargir notre champ perceptuel ; inclure plus, comprendre plus, jouir plus…
Chorégraphe et interprète, elle mène ses propres projets et travaille notamment avec Louise Bédard, PME-ART, Toronto Dance Theatre, Sophie Bélair Clément, Public Recordings, Ame Henderson, Alanna Kraaijeveld, Catherine Lalonde, Martin Bélanger, Peter Trosztmer, et Projet bk.
De 2004 à 2008, elle danse pour de nombreux chorégraphes au Groupe Lab de danse (Ottawa), où elle s’entraîne auprès de Peter Boneham. Parallèlement et conjointement à sa pratique artistique, Marie Claire traduit, écrit et enseigne la danse.
Des personnes et des institutions nourrissent son parcours protéiforme, dont Lynda Gaudreau, k.g. Guttman, Jody Hegel, Adam Kinner, Noémie Solomon, Tangente, Circuit-Est, l’Université Concordia, le Studio 303, le Centre d’arts actuels Skol, le Mois de la photo de Montréal, le Casino Luxembourg, Artexte, WP Zimmer (Anvers), le Regroupement québécois de la danse, l’École de danse contemporaine de Montréal, Wants&Needsdance et Montréal Danse, parmi d’autres. 

Marie Claire nous parlera de ses différentes expériences d'être ensemble vécues en tant que danseuse au sein des projets auxquels elle collabore (Public Recordings, PME Art, Louise Bédard...) : lundi 30 novembre 2015 de 18h à 21h au département de danse de l'UQAM à Montréal (métro Sherbrooke au 840, rue Cherrier, local K-3105).
Possibilité d'assister à des séances à la carte.
Plus d'informations


À lire : 
http://www.thedancecurrent.com/review/confounding-big-picture
http://www.thedancecurrent.com/review/bodies-concrete-multiple-and-diffuse-part-1
http://www.thedancecurrent.com/review/bodies-concrete-multiple-and-diffuse-part-2
https://voir.ca/scene/2007/03/08/marie-claire-forte-apprentie-sorciere-notes-danse/ 

mercredi 25 novembre 2015

Suggestions de lecture - Malaise spectatoriel


Voici quelques lectures en lien avec l'atelier sur la dimension politique du malaise spectatoriel. 



Marie-Pierre Genecand, « Art ou canular, La Bâtie fait scandale », Le Temps, Genève, 3 septembre 2014

Sylvain Thévoz, « La Bâtie: triomphe de quelle liberté? », Topo Thévoz, La Tribune de Genève, 4 septembre 2014


mardi 24 novembre 2015

Malaises spectatoriels


Malaises éthiques, malaises thématiques, malaises institutionnels… Les spectateurs de danse et de théâtre se retrouvent parfois confrontés à leurs faiblesses, leurs peurs, leurs tabous, jusqu'à se sentir "pris en otage" par le spectacle. Retour sur l'atelier dirigé par Katya Montaignac et Emmanuelle Sirois où de riches échanges ont été tenus avec une dizaine de participants sur ces malaises spectatoriels.

Qu'est-ce qui crée le malaise chez le spectateur?
Quelques idées en vrac, tirées des discussions :
  • Le discours de l'œuvre – quand il est politique, quand il va à l'encontre de nos idées, de nos principes
  • Les tabous – de toutes sortes
    • La violence faite aux corps
    • La sexualité
  • L'incompréhension de l'œuvre – quand on s'interroge sur notre capacité à apprécier une œuvre dont le sens nous échappe, qu'on remet en question notre jugement, qu'on n'est pas sûr de détenir les codes du spectacle
  • L'incompréhension du dispositif de l'œuvre – lorsque le spectateur est interpellé mais qu'il ne sait pas s'il doit vraiment participer ou non
  • La présence des "êtres vulnérables" sur scène (handicapés mentaux, enfants, etc.) – Lorsque le regard du spectateur est biaisé, qu'il doute que les acteurs/danseurs sont conscients des enjeux du spectacle, qu'il questionne la valeur de l'œuvre. À ce sujet, France Geoffroy a eu des propos forts intéressants où elle invitait les spectateurs à se mettre au diapason de ces personnes vulnérables sur scène, à regarder le spectacle avec une plus grande neutralité.
  • Lorsque les danseurs font quelque chose qu'ils n'aiment pas
  • La récupération – lorsque l'œuvre ne transcende pas le réel
  • L'ennui profond – qui finit par créer chez le spectateur un malaise physique
Nous avons aussi de malaises "institutionnels", liés aux cadres disciplinaires (quand le spectateur s'attend à voir de la danse mais n'en voit pas et qu'il se retrouve déçu) ou encore quand le spectateur s'attend à voir un spectacle mais que l'œuvre ne respecte pas les codes du spectacle comme on l'entend.


Une chose est sûre, le malaise spectatoriel n'est pas uniforme, il est propre à chacun et peut être vécu de différentes manières.

Pour alimenter la réflexion, voici quelques vidéos de spectacles pouvant susciter un malaise spectatoriel.


Disabled Theater, de Jérôme Bel, avec le Theater Hora



Enfants, de Boris Chartmatz



UMWELT, de Maguy Marin
Pour la petite histoiredes spectateurs étaient montés sur scène lors de la première, allant jusqu’à casser un doigt à la chorégraphe.




Tanz in Bern, François Chaignaud et Cecilia Bengolea



Yellow Towel, de Dana Michel



Et pour conclure, n'oublions pas que ce n'est parce qu'une œuvre crée un malaise chez le spectateur qu'elle n'a pas sa raison d'être!

jeudi 19 novembre 2015

Atelier #3 - La dimension politique du malaise spectatoriel

Qu'est-ce qu'un "malaise spectatoriel" ?


Emmanuelle Sirois
Emmanuelle Sirois nous parlera de ce trouble particulier qui s'insinue dans la réception d'une œuvre, notamment quand celle-ci touche à une dimension politique extrêmement sensible qui vient désarçonner, déranger, bousculer, confronter le spectateur (et son confort).

Pour nourrir la discussion, nous vous invitons à partager l'expérience d'un malaise spectatoriel que vous auriez vécu. Comment le décririez-vous ?

RV lundi 23 novembre 2015 de 18h à 21h au département de danse de l'UQAM à Montréal (métro Sherbrooke au 840, rue Cherrier, local K-3105).

Possibilité d'assister à des séances à la carte.
Plus d'informations


Emmanuelle Sirois est cofondatrice de l’UPop Montréal. Elle a complété un diplôme d’études supérieures spécialisées en mobilisation des connaissances (Institut national de la recherche scientifique) et une maîtrise en études théâtrales (Université libre de Bruxelles-Université Paris 8, Vincennes-Saint-Denis). Elle enseigne à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM et poursuit un Doctorat en études et pratiques des arts. Ces intérêts de recherche se situent au confluent de la sociologie des arts et des études théâtrales.


Révélée au Festival d'Avignon en 2010, l'auteur, metteur en scène et comédienne espagnole Angélica Liddell orchestre des performances saisissantes où drames intimes et sociétaux ne cessent de s'entrechoquer. Dans La Casa de la fuerza, six femmes habitent la scène pour dire la difficulté d'être femme quand la relation à l'autre devient rapport de force, humiliation quotidienne, cruauté. « La maison de la force, c'est la maison de la solitude. C'est un putain d'endroit où l'on compense l'épuisement spirituel par l'épuisement physique. C'est le lieu de l'humiliation et de la frustration. »


À lire : Marie-Claude Garneau et Emmanuelle Sirois, J’accuse : complexes féministes, Jeu : revue de théâtre, Numéro 156 (3), 2015, p. 20-25.

mercredi 11 novembre 2015

Atelier #2 - La notion d'identité dans les danses dites « urbaines »

Les pratiques de la communauté hip hop n'aspirent pas seulement à la maîtrise d'une technique mais à l'expression d'une identité. Il ne s'agit pas de "faire" du hip hop mais d'adhérer à une véritable philosophie de vie et de développer sa singularité à travers la personnalisation d'un style. La chorégraphe et chercheuse Helen Simard nous partagera ses réflexions suite à son expérience en tant que b-girl et à sa maîtrise en danse sur la construction identitaire du b-boy à travers, notamment, la notion de « realness ». Dans une communauté dont les valeurs se fondent essentiellement sur une recherche d'authenticité, qu'est-ce que cela représente pour une femme de s'engager dans une pratique de « b-boying » ? Comment la b-girl négocie son espace et son identité au sein d'un milieu masculin ?

Une discussion à poursuivre avec Helen Simard et Katya Montaignac, lundi 16 novembre 2015 de 18h à 21h au département de danse de l'UQAM à Montréal (métro Sherbrooke au 840, rue Cherrier, local K-3105).

Pour stimuler nos échanges, nous vous invitons à aller voir cette semaine une pièce teintée de b-girling/b-boying et de waacking : le spectacle Complexe R d'Alexandra Spicey Landé présenté au MAI du 12 au 14 novembre.


Possibilité d'assister à des séances à la carte.
Plus d'informations

À lire : Le point sur la danse hip hop à Montréal par Olivier Pierson

Helen Simard

Crédit photo : Celia Spenard Ko
De 2000 à 2012, Helen Simard est codirectrice artistique, chorégraphe et interprète de la compagnie Solid State dont on a pu voir les œuvres ont été présentées à Tangente et à travers le Québec, le Canada et l’Europe. Depuis 2011, elle s'inspire de l’esthétique trash du rock’n’roll pour développer une signature chorégraphique qui joue sur les frontières entre danse, musique et théâtre physique (notamment avec sa dernière pièce No Fun, présenté en septembre à Tangente).

Helen est également membre du collectif d'improvisation Body Slam. Elle collabore en tant que répétitrice avec Tentacle Tribe, Greg Selinger, Sébastien Provencher et Mathieu LeRoux.

Bachelière en danse contemporaine de l’Université Concordia (2000), Helen est titulaire d'une maîtrise au département de danse de l’UQAM (2014) : "Breaking down the differences between breakdancing and b-boying : a grounded theory approach". Elle poursuit présentement ses recherches au Doctorat en études et pratiques des arts à l'UQAM.


À lire : La danse urbaine est-elle crédible ?, une allocution d'Helen Simard présentée dans le cadre de la Tribune 840 et publiée dans Artichaut, février 2014.

mercredi 4 novembre 2015

Atelier #1 - Les « états de corps » : une philosophie du corps dansant, par Katya Montaignac

Depuis quelques années, l’expression « états de corps » s’est installée dans les studios et le vocabulaire de la danse contemporaine. Nombre de chorégraphes ont intégré ce concept au sein de leur pratique, tant dans leurs créations que dans leur enseignement, privilégiant par là le moteur du mouvement à sa forme. Pour Meg Stuart, ce travail désigne avant tout une manière d’être et d’habiter la danse (On va où là ? 2010, p. 10). Pour Mélanie Demers, l’état de corps « se trahit par un tremblement, un clignement, une hésitation, une secousse ou un mouvement qui n’a pas encore de nom » (Spirale, #242, p. 35). Il s’agit de saisir le geste au cœur de la sensation afin de construire ce qu’Anne-Marie Guilmaine appelle une « dramaturgie des sens » (Spirale, #242, p. 36). Bien que floue, complexe et polymorphe, cette notion relevant de la perception propose une manière singulière d'aborder et d'organiser le mouvement. En quoi modifie-t-elle notre regard sur la danse ?

Une discussion à poursuivre avec Katya Montaignac, lundi 9 novembre 2015, de 18 h à 21 h!


Et pour commencer à alimenter votre réflexion, jetez un oeil à cette vidéo d'une résidence de Jean-Sébastien Lourdais à Circuit-Est centre chorégraphique.



Suggestions de lecture - Les états de corps

Les titres de ces ouvrages suggèrent parfaitement les notions et questions qui nourriront les 5 premières séances de la formation Développer son regard critique en danse :


Is everyone a critic?
Être ensemble : figures de la communauté en danse
États de corps
Art ou canular?
On va où là?
Prendre position





Et en lien avec le premier atelier portant sur Les « états de corps » - une philosophie du corps dansant :

Mélanie Demers, « Oser danser », Spirale, numéro 242, automne 2012, p. 35-36
Anne-Marie Guilmaine, « État de porosité », Spirale, numéro 42, automne 2012, p. 36-37
Jeroen Peeters, On va où là? : Damaged Goods, Meg Stuart, Les Presses du réel, 2010


Bonne lecture!

mardi 3 novembre 2015

Katya Montaignac

Katya Montaignac
La formation Développer un regard critique sur la danse est offerte par l'artiste et pédagogue Katya Montaignac.

Formée au département de danse de l’Université de Paris 8, Katya Montaignac participe en tant que danseuse et créatrice à de nombreux "Objets Dansants Non identifiés" à Paris et à Montréal, et notamment aux projets chorégraphiques de La 2e Porte à Gauche dont elle signe régulièrement la direction artistique (Blind Date, 9 1/2 à part., 4quART, Danse à 10, Rendez-vous à l'hôtel, Pluton...).

Elle collabore également en tant que dramaturge avec les chorégraphes Frédérick Gravel, Marie Béland, Milan Gervais, Isabel Mohn et Emmanuel Jouthe. Docteure en Études et pratiques des arts à l’UQAM, elle écrit sur la danse pour différentes revues en particulier pour JEU et enseigne l'esthétique contemporaine de la danse à l'UQAM. Elle est auteure d’un livre sur Joséphine Baker et co-auteure de l'ouvrage Danse-Cité : Traces contemporaines.