Une
voix d’homme s’élève, parfaitement grave.
Une voix qui donne des frissons à chaque mot prononcé.
Une voix tellement belle qu’on ne peut que s’offrir entièrement à elle.
Une voix qui me rappelle les plus beaux documentaires, ceux qui nous font voyager, qui nous bouleversent, qui nous émerveillent et qui nous promettent les plus belles images et les plus belles histoires.
Une voix qui donne des frissons à chaque mot prononcé.
Une voix tellement belle qu’on ne peut que s’offrir entièrement à elle.
Une voix qui me rappelle les plus beaux documentaires, ceux qui nous font voyager, qui nous bouleversent, qui nous émerveillent et qui nous promettent les plus belles images et les plus belles histoires.
Cette voix me promettait de me raconter la mort comme jamais avant.
Cold Blood, de Michèle Anne de Mey, Jaco Van Dormael et leurs collaborateurs, a transporté toute la salle vers l’au-delà...
À l’aide de doigts, d’un écran et d’innombrables maquettes, ce ballet cinématographique raconte avec poésie et une touche d’ironie sept morts magnifiquement tragiques qui m’ont toutes donné envie de mourir avec panache. Avec cette pièce, la mort avait soudainement quelque chose de beau, de tendre et de doux.
À
l’écran défilaient des images somptueuses où tout était calculé à la perfection
: le cadrage, les éclairages, les actions des danseurs, les mouvements de la
caméra, les couleurs, les effets spéciaux, le tout s’emboîtant comme un jeu de
Tétris.
Quant à la scène, nous avions droit à toute la mécanique du
film en voyant en pleine action des silhouettes sombres s’agiter avec
discrétion et dont chacune des tâches semblait calculée à la seconde et au
centimètre près. La complexité des images réalisées grâce à des constructions
et des actions simples mais ingénieuses était surprenante. Avoir droit au film comme au making-of rendait mon expérience de
spectatrice encore plus impressionnante.
Cold Blood de Michèle Anne De Mey, Jaco Van Dormael et le collectif Kiss & Cry sur des textes de Thomas Gunzig © Julien Lambert |
J’ai
vu des doigts mimer des êtres humains, mais aussi des doigts jouer des doigts ;
des doigts danser ; des doigts caresser ; des doigts devant la caméra ; des
doigts derrière la caméra et même des doigts qui se multiplient à l’écran pour
devenir un effet visuel abstrait et hypnotisant.
Ce
soir-là, c’est peut-être une certaine appréhension de l’ennui qui finalement
m’a poussée à l’émerveillement, à la surprise et au plaisir de savourer chacune
des minutes et des petits détails de Cold
Blood. Cette pièce m’a redonné espoir envers la légitimité de la rencontre
des disciplines et de la présence des nouvelles technologies sur scène. La
qualité et la profondeur de cette rencontre entre le cinéma et la danse a ravivé
et encouragé ma propre envie et ma propre foi envers l’interdisciplinarité.
Claudia Chan Tak ©Julie Artacho |
Claudia a notamment réalisé le dernier clip du RQD :
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